Vous serez certainement d’accord avec moi : « La personne à qui nous mentons le plus, c’est nous».
Parmi les nombreuses utilisations de l’emWave et de la cohérence cardiaque, en voici une qui est très utile aux décideurs que nous sommes. C’est celle qui consiste à savoir si nous nous disons la vérité tant dans les situations quotidiennes, que dans les situations ambigües et complexes.
Prendre conscience d’une situation posant problème.
Quand une émotion négative prédomine, nous devons faire un effort de volonté extrêmement puissant pour trouver une solution astucieuse. En effet, les neurosciences ont démontré que lorsqu’une situation perçue comme dangereuse apparaît, l’énergie dans notre cerveau va alimenter principalement nos systèmes de survie, de perception et d’action. Car pour survivre, il faut être rapide et réfléchir, prend toujours trop de temps. Les conséquences dans notre quotidien : des décisions triviales, basées sur la première idée et l’expérience passée. Nous ne pensons alors égoïstement qu’à nous et notre propre survie.
Le problème est que ce système fonctionne quelque soit l’intensité de l’émotion négative. C’est un peu comme un interrupteur pour l’éclairage, soit il y a contact et la lampe s’allume, soit il n’y a pas de contact et la lampe reste éteinte.
Or, la majeure partie de nos décisions quotidiennes sont prises avec une émotion de faible intensité.
Comment savoir si notre décision est bonne pour nous :
- Prenons notre emWave, et centrons notre attention sur le cœur en pratiquant la méthode de mise au neutre tout en respirant de manière confortable
- Puis remémorons-nous la situation et l’attitude que nous avons choisi d’adopter. La courbe reste inchangée si l’attitude est cohérente avec notre physiologie, notre système de récompense et nos valeurs. Elle devient même parfois plus ample, plus stable.
Sinon, nous allons observer deux styles de courbes. Une première avec des lignes brisées de plus en plus fortes en fonction de l’intensité émotionnelle et l’autre où la taille de la sinusoïde va diminuer et le cycle se réduire.
Une situation de conflit entre le corps, le système de survie et notre pensée.
1 – En me mettant en cohérence, la courbe prend la forme d’une sinusoïde souple.
2 Je me dis « je travaille sur un sujet difficile, j’aimerais faire une pause ». Puis, « je mangerais bien quelque chose… » (un carré de chocolat).
3 La réaction instantanée du cœur montre des crêtes en haut et en bas de la courbe. Cela indique un conflit entre mon système de survie qui communique à travers le système nerveux sympathique et une interaction avec le système parasympathique qui tente de le calmer.
4 Surpris de cette courbe et de la réaction de mon corps, il me vient : « C’est vrai, je n’ai pas faim, j’ai plutôt soif… » La courbe redevient instantanément souple.
Comme vous pouvez le constater, prendre de multiples décisions « anodines » mais détectables sur l’emWave a plusieurs conséquences :
- En validant de nombreuses décisions quotidiennes et en acceptant la réaction de notre corps, nous avons ainsi des réactions de plus en plus adaptées à notre environnement. Les petits cours d’eau font les grandes rivières…
- Si des intensités émotionnelles faibles sont capables de faire réagir l’emWave, alors imaginez quand celles-ci sont fortes… Il existe des protocoles bien validés pour trouver des solutions dans ce cas.
Une situation où il existe un conflit de valeurs
Cette situation est différente dans la mesure où il s’agit d’un conflit de valeurs, de croyances, de règles qui régissent notre vie. Ces règles se trouvent dans notre système de pensée et ne concernent pas le système de survie. Elles sont très utiles la majeure partie du temps. Par contre, quand ces règles sont sur-utilisées, l’émotion devient négative. Elles consomment alors plus d’énergie dans la décision et freinent notre agilité intellectuelle. Dans ce cas, l’objectif est d’assouplir la règle pour qu’elle redonne toute son efficacité.
1 – En me mettant en cohérence, la courbe prend la forme d’une sinusoïde souple.
- Je repense à la situation. Je me dis « avec les commerciaux c’est toujours pareil, ils ne pensent qu’à faire un maximum de CA sur le dos des clients ».
Il existe de nombreux protocoles pour changer ce type de règle. Le plus utilisé consiste à induire des exceptions dans la règle en l’assouplissant jusqu’à ce que l’émotion liée à la règle soit agréable.
Exemple d’exceptions :
Une distraction de conduite sur la route et vous écopez d’un mois de retrait de permis. Qu’à cela ne tienne, comme vous deviez partir en vacances, votre conjoint conduira. Vous aviez prévu des vacances dans un lieu isolé de tout, sans possibilité d’être joint au téléphone portable, sur un nid d’aigle.
Mais voila que dans la nuit de votre arrivée dans ce lieu splendide, toute la famille tombe malade avec des vomissements et des pleurs et vous êtes le seul « bien portant ». Que faites-vous ?
Un autre exemple :
« Dès que j’ai une personne qui se met en compétition avec moi, je la brise… »
L’exception : « Quand je sais que je suis sûr de gagner, je laisse faire et parfois gagner si cela me permet d’atteindre mon but plus vite»…
Comment créer plus de tolérance : En trouvant une règle similaire mais ressentie avec émotion agréable. Nous vous reportons sur le sujet au livre « cohérence cardiaque : Nouvelles techniques pour faire face au stress » aux Editions Retz, pages 78 à 87.
Dans l’entreprise, ces règles sont catégorisées par tout ce qui concerne les « over » comme la surimplication, la sur-identification, le perfectionnisme, l’épuisement.
Application de ces outils dans l’entreprise
Les personnes sont souvent seules, dans des environnements complexes avec des situations ambigües. C’est pour cela que nous formons les cadres à clarifier les faits sur lesquels ils basent leurs décisions. En effet, face à une situation donnée, plus nous avons de faits, plus la décision est aisée à prendre. La cohérence cardiaque permet cela : augmenter sa vigilance calme pour capter plus de données sur la situation.
De plus, l’émotion de calme permet aussi d’éviter de passer trop vite à la solution sans en avoir fait complètement le tour. En survie, l’objectif n’est pas de réfléchir mais d’agir à partir de la première idée. Or, dans bien des cas, personne n’est en danger de mort imminente. La rapidité ici n’est pas de mise, mais la qualité de la décision. Ce qui n’est pas à confondre avec la lenteur, ou le laisser-faire…
D’autres comportements se trouvent aussi renforcés : l’autonomie, le locus interne (nous nous sentons responsable de ce qui nous arrive), la valeur de contribution, la transparence, l’opiniâtreté à l’atteinte de l’objectif.