À quelques jours de l’ouverture du SIMI (4, 5 et 6 décembre 2013), ACTINEO a présenté récemment les résultats de son baromètre 2013 (1) dédié à la qualité de vie au bureau.
Deux ans après la publication de l’édition précédente, à quoi ressemble la vie au travail ? Que disent les actifs de leur environnement de travail ? Sont-ils satisfaits de leurs équipements, de leurs espaces, de la façon dont leur entreprise prend en compte ce sujet ? Le contexte de crise a-t-il des incidences sur la qualité de vie au bureau ?
Tour d’horizon des principaux enseignements de cette enquête réalisée par l’institut CSA entre le 23 septembre et le 13 octobre 2013, avec un éclairage nouveau cette année sur la santé au travail.
La qualité de vie au travail prend le pas sur le « plan de carrière »
Deux ans après la dernière édition du baromètre, la qualité de vie au travail continue de gagner du terrain parmi les actifs travaillant dans un bureau : près d’1 sur 2 (45%) la citent comme étant un facteur de satisfaction professionnelle (+7 points vs 2011). Malgré un léger recul, l’intérêt du travail, mentionné par 50% des répondants, reste en tête (vs 53% en 2011). Le niveau de rémunération (41%, + 4 points vs 2011) complète le podium.
La localisation géographique du travail, citée par 33% des répondants, connait la progression la plus importante (+ 8 points). A l’inverse, les responsabilités (12%) et les perspectives d’avenir (10%) accusent respectivement une baisse de 11et de 6 points.
Ces chiffres témoignent d’une évolution majeure des perceptions du travail chez les actifs, qui semblent privilégier de plus en plus leur qualité de vie au détriment du « plan de carrière ». Cela est particulièrement marqué chez les hommes, qui sont désormais 41% à citer la qualité de vie comme un élément important de leur travail, soit + 10 points par rapport à 2011(31%). Ils reviennent presque à hauteur des femmes sur cet aspect (46% aujourd’hui vs 45% en 2011).
Aménagement de l’espace de travail : insuffisamment pris en compte pour près de 2 actifs sur 5
90% des actifs continuent de travailler le plus souvent dans un bureau au sein de leur entreprise. En matière de qualité de vie, l’espace de travail confirme son statut en s’installant plus que jamais comme un critère fondamental : 92% des actifs français l’estiment important pour leur bien-être (+6 points vs 2011), 89% pour leur efficacité, 83% pour leur motivation (+9 points et + 11 points vs 2011) et 81% pour leur santé.
Dans ce contexte, les salariés se font désormais plus exigeants vis-à-vis de l’aménagement de leur espace de travail, insuffisamment pris en compte pour 39% d’entre eux (vs 34% en 2011). Cette insatisfaction monte à 56% pour ceux qui travaillent dans un open-space.
En conséquence, le niveau de satisfaction global lié à l’espace de travail enregistre une baisse de 5 points par rapport à 2011 (et jusqu’à – 11 points sur les actifs « très satisfaits »), mais reste néanmoins largement positif avec 78% d’actifs qui se déclarent satisfaits (vs 83% en 2011). Et cette satisfaction se dégrade encore plus sensiblement parmi les actifs travaillant en open-space (67%, – 11 points par rapport à l’ensemble des actifs), plus exposés aux facteurs de risque.
A quasi égalité, la Direction Générale et le CHSCT2 apparaissent comme les acteurs de l’entreprise agissant le plus pour l’aménagement et la qualité des espaces de travail (respectivement 38 et 36%). Contre toute attente, la direction des ressources humaines n’est citée que par 17% des répondants.
En matière de qualité de vie au travail, il est à noter cependant que les relations avec les collègues, même en baisse, restent l’élément fondamental du bien-être au travail pour 78% des salariés interrogés (vs 84% en 2011, soit -6 points).
Nuisances sonores : le grand défi
Le mobilier enregistre le meilleur taux de satisfaction de la part des salariés, 77% s’en disent satisfaits. Tous les autres items sont en perte de vitesse. Ainsi, la satisfaction liée à l’espace de travail accuse la plus forte baisse au niveau du bruit (65% en 2013 vs 74% en 2011, soit -9 points).
52% des salariés se déclarent ainsi perturbés par les nuisances sonores des autres personnes (+ 18 points par rapport à 2011 !) et seule une courte majorité se déclare aujourd’hui satisfaite des possibilités d’isolement offertes par l’entreprise (51% vs 60 % en 2011).
L’éclairage (-7 points, 75% de satisfaits), le confort du siège (73% de satisfaits vs 81% en 2011, soit -8 points) ou encore la qualité de l’air intérieur (68% vs 74% en 2011, soit- 6 points) sont également pointés du doigt.
Le travail prolongé devant l’écran : nouveau «mal du siècle » ?
Signe des temps, le travail devant un écran a pris une nouvelle dimension. Ainsi, 63% des actifs y passent entre 4 et 8h par jour et près d’1 actif sur 10 y passe plus de 8h par jour.
De plus en plus importante, cette exposition quotidienne aux écrans est d’après 41% des personnes interrogées l’élément ayant eu le plus d’impact sur leur santé dans les 6 derniers mois.
Cette station prolongée devant l’ordinateur pourrait être directement ou indirectement responsable des douleurs dont se plaignent les salariés :
- 59% mentionnent en 1er lieu des douleurs au dos (contractures musculaires pour 38%) ;
- 35% des douleurs à la nuque et aux yeux (mal aux cervicales pour 47% et sensation de fatigue visuelle pour 44%%) ;
- 34% des douleurs à la tête.
A noter enfin que si la présence d’ondes électromagnétiques a un impact jugé limité sur la santé (citée par 16% des répondants), le sujet semble préoccuper les salariés. Ainsi, 48% d’entre eux considèrent que cet élément n’est pas suffisamment pris en compte au sein de leur entreprise.
A propos d’Actineo
Créé en janvier 2005 par les professionnels de l’aménagement et du mobilier de bureau, Actineo a pour objectif de sensibiliser les entreprises et de les inciter à se servir de l’espace de travail comme levier de performance et source de bien-être pour les collaborateurs. Actineo s’appuie sur un Conseil scientifique présidé par Alain d’Iribarne, directeur de recherche au CNRS et ancien administrateur de la Fondation « Maison des Sciences de l’Homme».
Les 3 missions d’Actineo
- Observer
- Comprendre les attentes des salariés en matière de qualité de vie au travail via des enquêtes d’opinion : Baromètre Actineo/TNS Sofres 2004 – Étude Actineo/Sociovision 2006 sur les attentes des Français au travail – Baromètre Actineo/TNS Sofres 2011- Baromètre Actineo/CSA 2013 ;
- Mener une veille scientifique : plus de 200 études issues de la recherche et de travaux universitaires indexées en ligne.
- Décrypter
Analyser et promouvoir les « bonnes pratiques » des entreprises à travers des :
- Débats, ateliers et colloques associant les chercheurs de diverses disciplines et les dirigeants d’entreprise,
- Visites d’entreprises permettant d’observer in situ la manière dont les entreprises mettent en œuvre les politiques d’amélioration de la qualité de vie au bureau,
- Reportages et interviews sur le site Internet d’Actineo.
- Communiquer
Rassembler sur une seule plateforme ( www.actineo.fr ) et communiquer via une Newsletter, toutes les informations qui traitent de la qualité de vie au bureau, en bénéficiant de l’expertise d’architectes, d’architectes d’intérieur, de space-planers, du monde de l’immobilier, de directeurs de l’environnement du travail, de directeurs des ressources humaines, de médecins du travail, de syndicalistes, de sociologues, de chercheurs en sciences sociales…
1 Réalisée online auprès d’un échantillon de 1208 actifs travaillant dans un bureau, issu d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
2 Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, constitué dans tous les établissements occupant au moins 50 salariés