Parce que les pensées font partie de notre vie, nous allons  observer l’utilité des différents types de pensées comme l’anxiété, les pensées intrusives et les pensées obsessionnelles dans 3 vignettes que nous vous présentons ici. Commençons par l’anxiété.

En Savoie, nous disons qu’en forêt, il vaut mieux prendre un bout de bois pour un serpent que l’inverse. Ce qui signifie que les pensées anxieuses nous permettent d’être plus vigilant lors de situations qui pourraient être dangereuses.

 

Comment cela marche :

1      – Il existe dans notre cerveau un centre d’alarme très sophistiqué que nous appelons l’amygdale. Sa principale fonction est d’apprendre en toute autonomie à repérer/ étiqueter les dangers, pour mieux les reconnaître plus tard. Tout au long de la journée, elle compare les intrus potentiels qui surgissent de notre environnement, avec les objets de sa bibliothèque. Elle déclenche l’alarme en fonction du type de soupçon de danger détecté pour anticiper une action de survie comme la fuite, le combat ou faire le mort. 

2      – L’amygdale fait aussi alliance avec l’aire de la réflexion que l’on nomme aire préfrontale. Elle assimile les pensées anxieuses ou intrusives comme des objets de danger réel. Par exemple, sur la route nous avons appris qu’une bande blanche continue est considéré comme un mur infranchissable. A la vue d’une bande blanche, l’amygdale déclenchera l’alarme en nous demandant d’être vigilant et ne pas franchir ce mur. L’émotion de vigilance n’est pas déclenchée par la bande blanche elle-même, mais par la pensée que la bande blanche est dangereuse. 

3      – Parfois l’amygdale continue à émettre son alerte. Notre cerveau va alors produire des pensées inquiétantes ou de faux réconfort centrées sur l’objet de danger. Ces pensées entretiennent alors des émotions de survie comme la peur ou de la colère qui se traduit par une volonté de renforcer le contrôle de la situation.

Un exemple : Vous êtes tranquillement accoudé à un balcon, et un de vos amis vous fait peur « Bouh !». Vous faites un bond et quand vous voyez votre ami, vous souriez. Vous passez à autre chose. Sauf qu’une petite voix dit « Et si je sautai de la balustrade ? » Et ensuite « Et si je le faisais ? » puis, vous vous interrogez « Est-ce que je suis suicidaire sans m’en rendre compte ? » « Qu’est ce qui ne va pas chez moi ? Oh là là cela doit être grave… » . 

Et voilà, l’amygdale a laissé l’alarme allumée. Vous entretenez alors des pensées anxieuses qui bouclent dans votre tête.

4      – Et plus nous voulons évacuer ces pensées, plus elles vont augmenter et s’incruster. Pour vous convaincre de cette situation, je vais vous demander d’imaginer qu’un gorille de 300 kg pénètre dans la pièce où vous êtes tranquillement installé. Et maintenant, je vais vous demander de faire sortir fermement le gorille de votre tête : « DEHORS LE GORILLE ». En faisant cela, vous allez naturellement augmenter la présence de l’idée et l’intensité négative de l’émotion de contrôle. Voilà une pensée qui devient de plus en plus collante.

En synthèse, notre cerveau apprend tout le temps plein de nouvelles règles, de pensées anxieuses car elles ont toutes comme objectif de nous préserver du danger. Et il faut le remercier car cela renforce notre vigilance et préserve notre vie. Sauf que le moment de vigilance passé, prenons le temps d’observer la situation et de se rappeler que c’était juste une pensée. Sinon celle-ci deviendra notre nouvelle réalité.  La bonne nouvelle est que la cohérence cardiaque va vous permettre de remettre de l’ordre très vite dans tout cela. Nous en parlerons à la prochaine vignette.